Une journée bien mouvementée pour une Nuit Pas Commune ! - récit de la mobilisation anti-Stérin du 4.12

Une journée bien mouvementée pour une Nuit Pas Commune ! - 2

L'édition nationale des Nuits du Bien Commun s'annonçait comme LA grande soirée caritative de l'année. Les organisateur-ices appelaient de leurs voeux une salle comble, pour éprouver ensemble "la joie de donner".

C'était sans compter sur la détermination de nombreuses personnes, organisations, groupes autonomes, bien décidés à ruiner leur nuit.

7 H 45 - Dès le matin, une vingtaine de syndicalistes de la culture (STUCS, Syndicat des Travailleur-ses Uni-es de la Culture et du Spectacle, CGT Spectacle, Sud Culture et Cultures en luttes) bloquent le camion de Mimo, boîte de presta technique employée par Obole pour faire la régie de toutes les Nuits du Bien Commun. Le blocage a tenu près de 1 h 30, à deux pas des Folies Bergère, avant d'être levé par les flics. 1 h 30 dans les dents pour l'orga de la soirée !

18 H 08 - A peine installé, le rassemblement est rapidement rejoint par une cinquantaine de personnes.

18 h 30 - Les fanfares (La Fanfare Invisible et Flûte des classes) ambiancent une foule qui grossit, malgré le froid. Sur les murs, on aperçoit des messages malicieux et lumineux : "fachos rentrez chez vous" (sobre et efficace), accompagnés par de chaleureux "siamo tutti antifascisti".

19 h 10 - Les prises de parole s'enchainent. Elles dénoncent toutes la dangerosité du projet, qui menace, on le voit, on le sait, tous-tes celleux qui sont déjà opprimé-es : minorités de genre, personnes racisées, handicapées, précarisées. La cantine s'installe et les prises de parole s'enchaînent : syndicalistes de la culture et de l'éducation, collectifs féministes et queer, anticapitalistes, etc. Pendant ce temps, une quarantaine de personnes ayant pris leur place pour l'évènement tentent de rentrer et une trentaine y parvient. Les contrôles à l'entrée étaient rigides : de nombreux-ses camarades et médias se sont fait refouler. Délit de faciès ? Les participant-es à la Nuit rentrent au compte-goutte dans une atmosphère troublée par le quadrillage policier.

20 h 15 - L'ambiance est électrique près des Folies : nous sommes près de 400 à danser, à s'ambiancer, à prendre la rue dans une démonstration de force, d'opposition et de fierté à s'amuser dans les beaux quartiers. La dizaine de medias présents interviewent à la chaîne. A l'intérieur, la soirée commence, mais les Folies sont loin d'être remplies : moins de 1000 personnes sur les 1500 annoncées. Echec cuisant pour l'orga.

20 h 35 - Des oeufs sont projetés sur la façade des Folies Bergère, depuis l'immeuble d'en face. Merci les voisins ! Au même moment, à l'intérieur et d'un même geste, des fioles de liquide nauséabond sont déversées dans la fosse et au premier étage. L'odeur est infecte. Des personnes quittent la salle en se bouchant le nez. L'équipe de sécurité de la soirée s'agite et passe du désodorisant 2.0 pour neutraliser les odeurs... Un vigile a soufflé : "j'ai failli vomir".

20 h 55 - Les flics, dans un élan d'impuissance et de mécontentement, décident de barricader les Folies. Un move de 5/20. Dehors, alors qu'un camarade prend la parole pour raconter à la foule ce qu'il se passe à l'intérieur, un feu d'artifice et des détonations éclatent. Elles viennent du toit des Folies et sont immédiatement acclamées dans un grand cri de joie salvateur ! Un mystérieux groupe - PES (Parade à l'Extrême Droite) - dont nous avons reçu le communiqué revendique cette action visant à faire changer la peur de camp.

21 h 20 - La folie pyrotechnique a tant enjaillé les gen-tes qu'iels ont voulu partir en sauvage ! Panique des keufs qui, armés, tentent de disperser immédiatement le mouvement à base de lacrymo. La manifestation se disperse dans la joie. On retiendra l'appel de Sud Rail : "C'est eux contre nous maintenant, nous ne baisserons pas les yeux, nous ne tomberons pas dans la résignation, et nous ferons bloc ensemble".

La soirée de Pierre-Edouard Stérin se solde donc très clairement par un échec : moins de 1000 personnes présentes dans des Folies Bergère clairesemées ; entrée perturbée par le rassemblement ; une police et une sécurité sur les dents et donc désagréable ; une odeur pestilentielle ; des rondes, contrôles et fouilles incessants par la sécurité et la police à l'intérieur auprès de tous.tes les spectateur.ices ; la position ridiculeusement victimaire des organisateurs et surtout : moitié moins de dons que l'an dernier. Aucun doute que les prochaines occurences des Nuits seront vidées de leurs participant.es. Et de toute façon, nous serons encore présent.es pour les zbeuler !

L'extrême droite n'arrive pas seule : des gens la financent et lui en donne les moyens. A nous de les désarmer !

La mobilisation en image

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