Paris - Perturbation de la journée Portes Ouvertes de l'ESJ / Bolloré

Samedi 1er mars, une dizaine de militant-es des comités franciliens des Soulèvements de la terre se sont présenté-es aux journées Portes Ouvertes de l'Ecole Supérieure de Journalisme de Paris afin d'en perturber le déroulé.

En novembre 2024, l'ESJ a été rachetée par un groupe de milliardaires, dont les désormais inmanquables R. Saadé, B. Arnault et V. Bolloré.

Comme les militant-es le rappelaient dans le tract distribué aux personnes qui se rendaient à la journée Portes Ouvertes, le rachat de l'Ecole en novembre dernier est une "nouvelle expression de subordination de l'indépendance journalistique à des intérets économiques, politiques et idéologiques". En clair, l'ESJ deviendrait l'une des nombreuses citadelles de promotion du projet conservateur et réactionnaire de l'extrême droite, que les Praud, Levy, Hanouna et Zemmour vantent à l'envi et érigent en souverain bien dans les médias Bolloré.

L'objectif affiché du nouveau président de l'ESJ et proche des milieux conservateurs, Vianney-Marie Audemard d'Alançon, parle de lui-même : former des journalistes "non-wokes, pro-entreprises et économie de marché." La trajectoire de l'ESJ se rapproche ainsi dangereusement de celle du nébuleux Institut Libre de Journalisme, "école" de journalistes du 16e arrondissement, dont la proximité étroite avec les réseaux d'extrême droite de Bolloré et de Pierre-Edouard Stérin a été récemment révélée par Le Monde.

L'objectif de la journée était donc double :

1- s'introduire dans la journée Portes Ouvertes et interpeller la direction quant au rachat de l'école et sa contribution à la conquête du pouvoir et des imaginaires par l'extrême droite, mais aussi quant aux retards de rémunération subis par les personnels enseignants, comme le révèle un article des Inrocks du 4 février dernier ;

2- démotiver un maximum d'étudiant-es à venir dans cette école.

Les militant-es n'ont pas hésité à dénoncer haut et fort l'hypocrisie de l'ESJ, pancarte à l'appui, pendant les questions-réponses ou à l'extérieur : le tout a donné lieu à des échanges savoureux, visibles dans la vidéo.

Vitrine repeinte avec des slogans antifascistes fin janvier, dans le cadre de la campagne Désarmer Bolloré et école fermée pendant quelques jours, professeur-es en grève, tribunes d'étudiant-es inquiet-es du rachat, salaires non versés... l'ESJ est en crise !

Images de l'action de fin janvier qui a contraint l'ESJ de fermer​​​​​​

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