Récit des mobilisations contre la Nuit du Bien Commun à Nantes

À Nantes, comme dans de nombreuses villes des collectif se sont mobiliser contre Pierre Édouard Stérin et Les Nuits du bien commun. Voici le récit de plusieurs semaines de mobilisation mener (entre autre) par la SCAS (Section Carrément Anti Stérin) de Nantes.

Sous l'impulsion de l'appel national de la SCAS, une volonté de former une SCAS à Nantes émerge contre la Nuit du Bien Commun prévu le 5 juin.

Fin avril, une première réunion rassemble une soixantaine de collectifs, organisations, associations, syndicats et citoyen·nes, il y a du monde motivé contre ce milliardaire réactionnaire !

La résistance s'organise en groupe de travail

  • Un groupe s'occupe de la communication publique pour faire parler du projet réactionnaire de Stérin et de sa Nuit du Bien commun dans la presse et dans la rue : de nombreux tractages sont organisés sur des marchés, du collage d'affiches dans la rue, une campagne de communication sur les réseaux est lancé avec une page Instagram... Un appel public à l'achat massif de places est aussi lancé avec un bot informatique pour encore plus d'impact !
  • Le groupe plaidoyer interpelle les élu·es et lance une pétition qui récolte 3500 signatures en quelques semaines.
  • Le groupe pression échange avec les associations lauréates sans chercher à les stigmatiser et tente de mettre la pression à la Cité des Congrès, accueillant l'événement (courrier, banderole, contact avec les autres partenaires de la salle).
  • Un groupe réfléchit aux mobilisations possibles le jour J.
  • Ces groupes peuvent agir grâce au soutien du groupe enquête locale qui documente et trouve des info sur la Nuit du Bien commun à Nantes (infos sur son organisation, ses partenaires...).

Soirée Carrément Anti Stérin

La volonté de mettre en avant et de célébrer tout ce que Stérin veut voir disparaître fait émerger l'idée d'une journée festive ! Une Soirée Carrément Anti Stérin s'organise le 31 mai avec un village associatif mettant en avant des organisations qui luttent contre la précarité, le racisme, l'oppression coloniale... Un plateau radio anime les débats de la journée qui se poursuit entre autres par un atelier d'artivisme, d'une formation antirep et une soirée avec des show drag et burlesques et des concerts. Environ 300 personnes célèbrent notre diversité aux ateliers de Bitche.

Barrage syndical et manifestation antifasciste contre La Nuit du Bien Commun

La pression médiatique continue de monter jusqu'au 5 juin grâce au travail des différents groupes. Une association lauréate décide de se retirer de l'événement. Le jour de le Nuit du Bien Commun, la SCAS relaie 2 appels à rassemblements : un barrage filtrant organisé par les syndicats et une manifestation portée par l'AG antifa. L'objectif est de bloquer les différentes voies d'accès à l'événement (routes, transports en commun, accès piéton) tout en respectant les consensus d'action de toutes les organisations et personnes présentes.

Deux jours avant la mobilisation, le Préfet déclare une interdiction de manifester sur une bonne partie du centre-ville de Nantes, montrant clairement le camp qu'il a choisi.

Le 5 juin, dès 14h, le centre-ville est quadrillé par une vingtaine de camions de CRS. A partir de 17h, un barrage syndical se met en place pour bloquer la voie principale d'accès à la Cité des Congrès. Il rassemble environ 200 personnes et contribue a fortement perturbé la circulation aux abords de la Cité des Congrès. Un automobiliste attaque violemment les manifestant·es avant d'être maîtrisé par les camarades, sous l'œil des forces de l'ordre qui ne bougent pas le petit doigt.

En parallèle à 18h, des centaines de personnes se rassemblent dans le centre-ville. 500 d'après les manifestant·es, 1000 d'après la police qui a probablement besoin de justifier les 250 CRS mobilisés. Un cortège joyeux, sous le son des batouks et des chorales, s'élance vers la Cité des Congrès.

Cependant, le dispositif policier complètement disproportionné, ne permet pas de franchir la zone d'interdiction de manifester. Après un jeu du chat et de la souris, le cortège se fait nasser. Une grande solidarité permet aux manifestant·es de sortir ensemble de la nasse malgré la pression des flics et les violences gratuites à coups de matraque. 7 interpellations ont lieu dont 6 GAV, aucune n'a eu de suites judiciaires à notre connaissance.

Le bilan de la Nuit du Bien Commun à la cité des congrès de Nantes

  • Seulement 8 associations présentes sur les 11 lauréates.
  • Seulement 150 personnes en première partie de soirée puis 400 personnes ensuite sur une capacité de 800 places.
  • Quand même plus de 400 000€ de levée de fonds, à peine moins que l'année dernière...
  • Seulement une cinquantaine de personnes sur une capacité de 2000 places pour le spectacle qui se jouait dans la salle d'à côté. Espérons que les prochaines salles y réfléchiront à deux fois avant d'accepter une Nuit du Bien Commun avec un tel déficit !

Entre les dons défiscalisés et le dispositif policier disproportionné, la Nuit du Bien Commun de Nantes a détourné de son usage initial entre 295 000 et 335 000 € d'argent public !

La dynamique lancée par la SCAS ne s'arrêtera pas à la Nuit du Bien Commun, les forces réunies et le travail incroyable déployés en quelques semaines donnent les bases d'un front antifasciste nantais uni et pluriel !

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