Banlieue parisienne - deux actions contre les antennes médiatique et publicitaire de Bolloré - 30 janvier
Jeudi 30 janvier, des militant.es des Soulèvements de la terre Ile-de-France se sont organisés pour aller viser deux antennes de l'empire médiatique de Bolloré.
D'un côté, les Relay de Pantin et Noisy-le-Sec ont vu leur entrée taguée et leur serrure engluée, pour retarder ou empêcher leur ouverture le matin suivant.
D'un autre, l'entrée du site de l'agence de communication BETC à Pantin s'est vue redécorée. Cette filiale du groupe Havas gère la communication de marques de luxe, de l'aéronautique et de l'agroalimentaire et en tire 200 millions d'euros de revenus par an. Avec son image "tendance" et "jeune", BETC - spécialiste des campagnes de pub à succès - est la vitrine branchée du groupe Havas, qui comprend aussi des agences aux activités tout aussi toxiques comme le conseil en influence chez Havas Paris ou la production de contenu pour des influenceurs d'extrême-droite chez Progressif media.
Le groupe de communication et de publicité Havas gravite, selon l'Observatoire des mulitnationales, depuis longtemps dans les plus hautes sphères du pouvoir, "conseillant les politiques sur leur image ou obtenant de juteux marchés publics"[^1]. Aujourd'hui, la collusion entre le groupe, dirigé par Yannick Bolloré (fils de Vincent Bolloré) et le monde politique se matérialise également par la présence de nombreux "Havas Boys" au plus haut sommet de l'État. Ces proches d'Emmanuel Macron oeuvrent au rapprochement du pouvoir avec l'extrême-droite depuis plusieurs années, suivant ainsi la voie de Bolloré. Car oui, il est en guerre pour l'hégémonie culturelle, la conquête des imaginaires et la fabrique du consentement au pire. Si le RN est passé tout prêt de gagner les élections et prendre le pouvoir, c’est en partie son œuvre : il est la cheville ouvrière de l'alliance objective entre le bloc libéral et le bloc néo-fasciste. C'est une question d'habitude pour le milliardaire déjà mis en cause pour la manipulation de plusieurs scrutins présidentiels en Afrique.
Rappelons que le groupe Bolloré a pris en charge à travers Havas des prestations de communication pour aider Alpha Condé à obtenir la présidence guinéenne. Mais ce n'est pas tout, Havas a pris en charge quasiment la moitié du financement d'un livre d'entretien avec Alpha Condé, réalisé par le biographe officiel de la famille Bolloré. Quelques mois après sa prise de pouvoir, le nouveau président guinéen a résilié la concession du port de Conakry pour l'attribuer trois jours plus tard et sans appel d'offres, au groupe Bolloré. Par ailleurs, Vincent Bolloré et le directeur international de Havas, Jean-Philippe Dorent, ont tous deux plaidés coupable pour des faits de corruption. La méthode fait tristement écho au plan de communication pharaonesque du livre de Bardella, tiré en 150 000 exemplaires, orchestré par les filiales de Vivendi et dont la distribution est amplement assurée dans les points Relay, également détenus par le groupe Bolloré. « Le capitaine d’industrie “fait” certaines élections en Afrique de l’Ouest. Pourrait-il être tenté de les “faire” en France ? » [^2].