Récit des mobilisations contre la Nuit du Bien Commun de Toulouse

A l'image d'autres villes en France, des collectifs toulousains se sont mobilisés contre Pierre-Édouard Stérin et ses Nuits du Bien Commun. Voici un récit de la mobilisation menée par la SCAS (Section Carrément Anti Stérin) de Toulouse.

Un appel à la réflexion et à l'action collective

Alors que la SCAS lance un appel national pour bloquer les Nuits du Bien Commun, des militant⸱es toulousain⸱es décident de créer des tracts et de les diffuser, dès le mois de mars, lors des manifestations locales pour visibiliser Pierre-Édouard Stérin et informer sur son projet mortifère, dont une émanation - la Nuit du Bien Commun - aura lieu à Toulouse le 18 juin.

Sous l'impulsion de deux collectifs locaux, un appel est lancé à toutes les organisations et citoyen.ne.s pour réfléchir collectivement à la résistance.

C'est ainsi que la SCAS Toulouse prend forme, prête à s'investir dans la lutte contre la tentative d'implantation de Stérin dans la ville rose et sa mainmise sur nos assos.

Un mot d'ordre : informer et agir

Alors que la SCAS Toulouse commence à se structurer, le besoin d'informer sur Pierre-Édouard Stérin apparaît comme une priorité.

Plusieurs outils sont donc rapidement mis en place :

  • Des tracts et des affiches informatives sont créés, des groupes de tractages et de collages se forment pour dénoncer Stérin, son projet Périclès et les Nuits du Bien Commun. Des affiches fleurissent sur les murs toulousains.
  • Mise en place d'un harcèlement républicain. Il s'agit d'inciter un large public à interpeller par mail, téléphone, LinkedIn, les responsables et acteur.ice.s de l'évènement. La SCAS Toulouse crée un site web d'envoi automatique de mail pour alerter les associations lauréates, la municipalité et le centre des congrès qui accueille les NBC
  • Une Assemblée Générale est organisée. Au programme : intervention par des intervenant.e.s extérieur.es (expert.e.s de la galaxie Stérin), petit quizz ludique sur Pierre-Édouard, présentation des outils mis en place.
  • Formation de groupes de travail : communication extérieure avec la presse, contact avec les associations lauréates, soutien à une association dissidente s'étant retirée des NBC, service d'ordre et stratégie pour le jour-J.
  • Des enquêtes approfondies sur les mécènes, associations lauréates, conseiller.e.s et élu.e.s.
  • Un drive partagé, regroupant des visuels, des tracts, des ressources, des argumentaires et des affiches.
  • Un formulaire circule dans les groupes militants pour centraliser des idées d'actions, ce qui résulte en un guide d'action largement diffusé, permettant à toustes de s'investir à son niveau.

En parallèle, des contacts avec la presse aboutissent à des articles de journaux, visibilisant l'action de la SCAS Toulouse.

Le 18 juin : jour de mobilisation

Alors que le jour-J approche, la SCAS Toulouse appelle à un rassemblement devant le centre des congrès. Le programme annoncé, pourtant festif, semble faire peur à la préfecture qui met en place un arrêté d'interdiction de manifester qui couvre plus de la moitié de la ville. On a rarement vu ça !

Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, main dans la main avec le préfet, semble ne pas aimer les ateliers pancartes, les instruments de musique et les slogans amusants. Ou alors, la crainte de filouteries non annoncées l'ont terrifié...

Jean-Luc Moudenc, dans son courrier adressé à la SCAS Toulouse, ne se prive d'ailleurs pas de reprendre à son compte les éléments de langage fournis par les NBC, en rappelant que "Les Nuits du Bien Commun étant une soirée à vocation caritative, elle ne présente aucun des caractères [politique, religieux, sectaire et susceptible d'entraîner un trouble à l'ordre public] mentionnés". Monsieur Moudenc ne semblait pas avoir de tels états d'âme lorsqu'il interdit l'exposition photo de Médecins Sans Frontière sur Gaza !

Il reprend ensuite à son compte l'argument fallacieux disant que les Nuits du Bien Commun ne feraient pas partie du projet Périclès. La troisième et dernière page de sa longue lettre est consacrée à dénoncer les "actes violents identifiés et/ou revendiqués par l'extrême-gauche."

Espérons qu'en débitant les arguments de Stérin à tout va, ce dernier aura la gentillesse de mettre une bonne note sur 10 à Monsieur Moudenc, lui qui évalue tout le monde, même sa propre femme.

En parallèle du rassemblement appelé par la SCAS Toulouse, un rassemblement syndical a lieu à dix minutes des NBC, à la frontière de la zone d'interdiction de manifester. Si les slogans et les banderoles sont au rendez-vous, les forces de l'ordre semblent tendues et avertissent les organisateurices du rassemblement : un pied sur le boulevard, et c'est l'interpellation assurée ! Parmi les 150 personnes présentes, des individus réussissent à se faufiler devant le centre des congrès pour organiser une session de tractage pédagogique. Quatre trinômes commencent alors à distribuer des tracts à proximité du centre des congrès, tandis qu'un groupe de quatre personnes se positionne à l'entrée de l'évènement pour directement alerter les participant·es et les passant·es.

Suite à cette action de tractage et après avoir été allègrement photographié⸱es par les Force de l'ordre, deux personnes subissent un contrôle d'identité et écopent d'une amende.

Le dispositif policier était totalement disproportionné. S'il n'a pas été possible pour le cortège de quitter le lieu du rassemblement syndical, la SCAS Toulouse se félicite d'avoir contribué à une telle visibilisation des actions anti-Stérin et d'avoir mobilisé un tel nombre de Force de l'ordre. Le périmètre d'interdiction gigantesque montre bien que les réactionnaires et leurs complices craignent la riposte antifasciste. Iels ont bien raison : Toulouse est et restera une terre de résistance.

Le bilan de la Nuit du Bien Commun au centre des congrès de Toulouse : 255 000 € récoltés.

D’après le site officiel de La Nuit du Bien Commun – Toulouse, l’édition du mercredi 18 juin 2025 s’est déroulée dans l’auditorium du Centre de Congrès Pierre‑Baudis, avec environ 400 participant.e.s présent.e.s dans la salle.

Voici un graphique présentant la baisse de fréquentation et de dons des Nuits du bien commun à Toulouse.

La SCAS Toulouse ne s'arrête pas là

Après plusieurs semaines de mobilisation, les militant⸱es de la SCAS Toulouse ont décidé de se saisir de la belle dynamique unitaire et de lui donner vie. La SCAS Toulouse continuera de vivre ! Elle sera donc présente aux évènements antifascistes locaux, prendra part aux mobilisations et s'organisera plus largement contre le projet Périclès et ses émanations. Mais la SCAS Toulouse sera également présente dans le tissu associatif toulousain, dialoguera avec les associations, s'investira auprès d'elles et travaillera pour montrer aux puissants qu'ils n'ont aucun droit de vie ou de mort sur nos associations.

La SCAS Toulouse félicite les assos qui se sont retirées et toutes les personnes qui ont participé à la lutte antifasciste.

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