jeudi 30 janvier - A Montpellier, des militant.es alertent sur la complicité du CIRAD avec les pratiques néocoloniales de Vincent Bolloré

A Montpellier, des militant.es des comités locaux des Soulèvements de la Terre et Extinction Rébellion sont allé.es tracter et déposer des banderoles devant l'antenne locale du CIRAD (Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement)pour visibiliser la collaboration entre le centre de recherche publique et BOLLORE via le pire de l'agro-industrie néo-coloniale : La socfin. La société de production d'huile de palme avec laquelle contractualise le CIRAD a récemment encore été l'objet d'un d'un nouveau rapport d'un de ses actionnaires, le fond de pension norvégien GPFG qui y dénonce les pratiques esclavagistes, viols et passages à tabac sur les employé.es de ses plantations au Cameroun ou au Liberia1. Sans compter l'impact environnemental désatreux bien connu des monocultures d'huile de palme et la privation de l'accès à leurs terres pour les populations locales. Ce n'est pas la première fois que le CIRAD est pris la main dans le sac de ses contribution aux avatars les plus toxiques de l'agriculture productiviste : le 5 juin 1999, des paysan.nes venues d'inde et des membres de la confédération paysanne, dont René Riesel et José Bové, s'étaient introduits dans ces mêmes laboratoires pour y détruire des serres de riz transgéniques et dénoncer l'appui de la recherche publique au développement des OGM's, avant que ceux-ci finissent pas se voir interdit de culture en France.2

Extraits du communiqué suite à la mobilisation

👉Il nous semblait primordial d'alerter les salariés du CIRAD sur le partenariat entretenu via Palmélite ( développement de semences de palmier à huile de palme🌴) avec l'entreprise SOCFIN, dont Bolloré est le second actionnaire avec 39,5% de parts. (cf tract)

👉L'entreprise SOCFIN mène un projet néo-colonial en violant les droits humains et détruisant l'environnement sur le continent africain et asiatique. (cf tract ci-dessous)

Nous remercions les journalistes présents sur place notamment Reporterre ainsi que tous les autres journalistes qui ont accepté de relayer notre action 💚

🌷La matinée c'est bien déroulée et nous avons reçus un accueil positif de la grande majorité des salarié.e.s. Certains ont découvert ce partenariat et ont été reconnaissant de les en avoir informé, quand d'autres qui étaient plus ou moins au courant ont montré un intérêt pour notre travail de sensibilisation. Certains ont d'ailleurs sous-entendus que ce n'était pas le premier scandale qui touchait le CIRAD.

Nous avons également pû discuter avec une chercheuse concernée directement par la fillière palmier à huile du CIRAD. Nous avons pu réfléchir collectivement à une manière de contrer le manque d'éthique des partenaires face aux réalités financières.

Une minorité de salariés ont contesté notre argumentaire.

🔻Alors oui, face à la montée du fascisme, face aux entreprises néocoloniales, à l'exploitation des travailleureuses, à la destruction de nos écosystèmes, au racisme, au patriarcat ... On est là et on ne lachera rien tant que ce partenariat mortifère persistera ✊

Le démantèlement de l'empire Bolloré ne viendra pas du ciel ou des politiciens mais d'un grand mouvement populaire 🔥 Bolloré est certes partout mais nous aussi ! Parce que nous sommes et nous seront toujours la nature qui se défend !🌱"

Le texte du tract distribué devant le CIRAD :

Cirad - PalmElit -Socfin - Bolloré un partenariat mortifère !

Pourquoi nous interpellons le Cirad ?

A Montpellier, les Comités locaux des Soulèvements de la Terre et Extinction-Rébellion tiennent à alerter sur les liens qui sont entretenus par la SAS PalmElit (détenue à 60% par le Cirad et à 40% par Sofiproteol, filiale du groupe Avril*) et la société Socfin (société coloniale créé en 1909). Bolloré est le second actionnaire de la holding luxembourgeoise Socfin qui contrôle environ 390 000 ha de concessions de palmiers à huile et d’hévéa en Afrique et en Asie. Déforestation, pollution des cours d'eau, spoliation des terres, mauvais traitement des populations riveraines, conditions de travail inhumaines, travail des enfants, etc. Malgré des procédures judiciaires en cours pour ces violations graves et systématiques des droits humains, Socfin continue de prospérer en toute impunité.

Dans une lettre ouverte datée du 31/07/24, 27 ONG demandent aux financiers de la fillière RSPO (table ronde de l'huile de palme durable) d'arrêter le greenwashing de Socfin, de désinvestir et garantir réparation. Le désengagement du CIRAD, via sa société PalmElit, serait un message fort de soutien envers les populations et les ecosystèmes qui subissent les méfaits de Socfin et une condamnation de ses pratiques néo-coloniales. Nous appelons la direction et les salariés du Cirad à dénoncer de toute urgence le partenariat entre Socfin et PalmElit !

Il est d'intérêt public de faire obstacle à Bolloré et à son projet civilisationnel. Constituons, partout sur le territoire, un large front à la fois social, syndical, écologiste, décolonial, antiraciste et féministe pour faire obstacle à son empire mortifère.

  • Avril : Groupe présidé par Arnaud Rousseau, également président de la FNSEA (…encore un charmant personnage !)

tract distribué Le matin

Pourquoi nous sommes mobilisé.es ?

Au lendemain des élections législatives, une centaine d'organisations ont lancé un appel à désarmer Bolloré. Parce que Bolloré est un acteur du ravage écologique, de l'exploitation néo-coloniale en Asie et en Afrique et un levier majeur de la conquête du pouvoir par l’extrême-droite. Du 29 janvier au 2 février 2025 se déroule partout en France une grande vague d'actions coordonnées contre l'empire Bolloré.

Pourquoi nous interpellons le Cirad ?

A Montpellier, les Comités locaux des Soulèvements de la Terre et Extinction-Rébellion tiennent à alerter sur les liens qui sont entretenus par la SAS PalmElit (détenue à 60% par le Cirad et à 40% par Sofiproteol, filiale du groupe Avril*) et la société Socfin (société coloniale créé en 1909). Bolloré est le second actionnaire de la holding luxembourgeoise Socfin qui contrôle environ 390 000 ha de concessions de palmiers à huile et d’hévéa en Afrique et en Asie. Déforestation, pollution des cours d'eau, spoliation des terres, mauvais traitement des populations riveraines, conditions de travail inhumaines, travail des enfants, etc. Malgré des procédures judiciaires en cours pour ces violations graves et systématiques des droits humains, Socfin continue de prospérer en toute impunité.

Dans une lettre ouverte datée du 31/07/24, 27 ONG demandent aux financiers de la fillière RSPO (table ronde de l'huile de palme durable) d'arrêter le greenwashing de Socfin, de désinvestir et garantir réparation. Le désengagement du CIRAD, via sa société PalmElit, serait un message fort de soutien envers les populations et les ecosystèmes qui subissent les méfaits de Socfin et une condamnation de ses pratiques néo-coloniales. Nous appelons la direction et les salariés du Cirad à dénoncer de toute urgence le partenariat entre Socfin et PalmElit !

Il est d'intérêt public de faire obstacle à Bolloré et à son projet civilisationnel. Constituons, partout sur le territoire, un large front à la fois social, syndical, écologiste, décolonial, antiraciste et féministe pour faire obstacle à son empire mortifère.

  • Avril : Groupe présidé par Arnaud Rousseau, également président de la FNSEA (…encore un charmant personnage !)
A Montpellier, des militant.es alertent sur la complicité du CIRAD avec les pratiques néocoloniales de Vincent Bolloré - 1 A Montpellier, des militant.es alertent sur la complicité du CIRAD avec les pratiques néocoloniales de Vincent Bolloré  - 2

Footnotes

  1. https://www.afrik.com/bollore-accuse-de-violations-des-droits-humains-en-afrique-par-un-actionnaire

  2. http://kropot.free.fr/Riesel-Aveux.htm .https://www.lemonde.fr/archives/article/2001/02/09/jose-bove-comparait-devant-le-tribunal-correctionnel-de-montpellier-pour-destruction-de-riz-transgenique_4150702_1819218.html

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